Plus grave que la température, les courbatures, et si la grippe A et autres cochoncetés virales, modifiaient nos relations sociales?
Depuis quelques temps, je me suis aperçue que de plus en plus fréquemment, les gens ne vous serrent plus la main. Et quand ils le font, sans doute par reflexe parce que vous tendez la vôtre, ils vous serrent la pince avec un tel air dégoûté sur le visage que vous avez envie instantanément de leur proposer votre flacon miniature de désinfectant....
C'est bête, hein, mais je suis bêtement attachée à ces gestes, j'aime qu'on me dise bonjour au revoir, qu'on me tende la main, voire qu'on me fasse la bise, sans s'essuyer aprés comme nous quand on avait 5 ans et qu'il fallait embrasser la vieille tante Léonie qui piquait, et vous claquait un bisou bavouilleux sur la joue.
Avoir un entretien avec quelqu'un sans avoir au préalable, serré sa main, je trouve que ce n'est pas pareil. A travers une poignée de main, déjà, on se met au diapason. Selon une poignée molle, ou franche, on sait déjà un peu à qui on a affaire et comment s'adapter .
Et puis quel dommage, de ne plus faire le tour de France, des bises... chez moi, on en fait deux, chez toi on en fait quatre, ou trois ou un...Tiens c'est un peu comme les nouvelles plaques d'immatriculation, on ne sait plus qui vient d'où.
Et lorsque vous avez le malheur de tousser, c'est tout juste si votre interlocuteur ne réclame pas qu'on vous accroche une clochette, histoire de repérer tout de suite une éventuelle contagion, un peu comme les lépreux...
Alors, moi, c'est dit, j'entre en résistance, je continue de serrer les mains, quitte à me les laver ensuite et à faire la bise. C'est dingue, on a l'impression que les français découvrent qu'il faut se laver les mains plusieurs fois par jour, on dépense des milliers d'euros pour le leur apprendre!
Ah , ma bonne dame, on vit dans un monde formidable :-)