Les lisières, d'Olivier Adam

Olivier Adam est sans aucun doute mon auteur français préféré. Du coup, je n'en ai plutôt que du bien à dire, et je suis prête à passer sur quelques défauts, voire sur une façon de s'apitoyer sur soi-même agaçante qui donne quelques longueurs au livre.

Dans ce roman, plus autobiographie que roman d'ailleurs, il apparait assez clair que le narrateur, Paul Steiner, un écrivain plutôt à succés dans la quarantaine, est l'auteur lui-même. Si on fouille ici ou là dans l'actualité pipolesque, quand on apprend qu'Olivier Adam s'est séparé de sa femme, qu'il s'est fâché avec ses parents à la suite de ce livre, le lien se fait assez clairement. Il s'est d'ailleurs souvent inspiré de personnes proches dans ses romans, ce qui lui a été parfois reproché. De tous les romans d 'Olivier Adam, je trouve que c'est dans celui-ci qu'il se livre le plus.

L'histoire, Paul Steiner, écrivain alcoolique et depressif, s'est séparé de sa femme, il se retrouve père à temps partiel, un week-end sur deux. En même temps, il doit assister ses parents, suite à l'hospitalisation de sa mère, prendre soin de son père et l'aider à déménager. Pour cela, il revient dans la petite ville de banlieue où il a vécu, enfant, et dont il s'est éloigné en choisissant de vivre à St Malo (ou vit Olivier Aam). Ce retour va lui fournir l'occasion de revoir ses anciens amis, son premier amour aussi, d'essayer  de renouer des liens avec son frère, distendus, peut-être aussi avec son père, dont les coups de pieds au derrière ont souvent remplacé toute discussion.

On retrouve dans ce livre tous les thèmes récurrents chez Adam, la politique et la montée de l'extrême-droite, les différences sociales, mais aussi et surtout la dépression, l'auto-critique. C'est vrai que parfois, on a le sentiment que l'auteur en fait trop, qu'il noircit à dessein son propre personnage pour mieux s'auto-flageller  par la suite. Certains passages de son livre mettent mal à l'aise, c'est vrai, tant on a le sentiment de pénétrer dans son intimité et surtout de ne plus être dans le cadre d'un roman mais dans la réalité, et parfois d'être devant des règlements de comptes familiaux. Il tourne en boucle sur sa dépression, c'est un peu lassant.

Malgré tout cela, j'ai aimé ce roman, parce qu'on s'y retrouve forcément, à un moment ou à un autre. C'est aussi une vraie reflexion sur le travail d'écrivain, qui doit être un peu en marge de la société, à la lisière, pour mieux s'en imprégner. Comment l'écrivain est perçu par les autres, un passe-temps, une lubie plus qu'un métier. Aussi sur les relations avec la presse ou avec les éditeurs .

( En plus, je trouve qu'il est trés beau et a beaucoup de charme :-))

Olivier Adam - Les lisières par Librairie_Mollat

Comments

[PAT]

Bonjour

pour moi aussi O. ADAM est un auteur que j'aime beaucoup, j'ai lu tous ses livres, et je suis tout à fait de votre avis sur ce dernier. je ne classe pas ce roman parmi ses meilleurs.

PAT

[Martine]

Je n'ai pas spécialement aimé...ni détesté

Je trouve son style trop proche de certains malades psy!!! cette loggorrhée et quelques fois des phrases courtes



Je préfère lire un livre de sociologie

Il a bien posé les différents problématiques, mais s'y complait un peu trop



En plus je l'avais vu chez Busnel, ce qui n'a rien arrangé car il m'avait énervé...



Tout ceçi n'est que mon avis!

[BY]

Merci de nous présenter ce livre mais je ne pense pas vu le thème que je lirai ce livre.

[Mamica]

Merci pour vos avis. Moi aussi j'aime beaucoup O. Adam et comme je connais bien sa région, je me sens proche de lui... j'ai lu tous ses livres mais pas encore celui ci , çà ne saurait tarder!

bon we de Toussaint et bonnes nouvelles lectures.

[Ghislaine]

Lorsqu'on aime un auteur, on a tendance à lui pardonner ses défauts! même si çà agace quelquefois! en musique c'est pareil!

Bisous

Ghislaine