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L'art de vivre dans le sud ouest
 

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22 septembre 2013

Oh....euh...

 

oh Oh, le titre du dernier roman de Philippe Djian, est l'un des derniers mots du livre. On ne sait pas si cette interjection exprime la surprise ou la joie ou un sentiment plus mitigé. Tout autant mitigé mon avis sur ce livre, pour moi, Oh... c'est euh.... Parce que je ne peux pas dire exactement si j'ai aimé ou pas.

L'auteur, d'abord. Philippe Djian figure parmi mes écrivains préférés. Comme beaucoup d'ados, je l'ai découvert avec Bleu comme l'enfer ou 37°2. Je l'ai suivi tout au long de ses romans, avec peut-être moins d'enthousiasme pour Doggy Bag, c'est pour moi le plus américain des auteurs français et j'aime beaucoup son style, le style de ce roman-ci est trés différent des précédents, il m'a semblé. Peut-être ce qui m'a gêné, je n'ai pas retrouvé le style Djian.

Le roman. Il se lit d'une seule traite, sans respiration, d'autant qu'il n'est rythmé par aucun chapitre, les pages s'enchaînent, les personnages sont nombreux, et on se sent aspirée dans un tourbillon.

L'histoire. Dans ce livre, Djian se met dans la peau d'une femme, et dans ce rôle là, il ne m'a que moyennement convaincue. On va suivre pendant un mois de décembre, Michèle, cinquantenaire active, associée dans une boîte de production et des personnages liées à elle d'une façon ou d'un autre. Sa mère, nymphomane affirmée avec qui elle n'a pas de bonnes relations. Son fils, plutôt raté professionnellement et sentimentalement, vit de petits boulots et surtout du soutien financier de sa mère et s'apprête à adopter l'enfant de sa compagne, dont il n'est pas le père. J'ai trouvé assez drôle la description de celle-ci, qui passe sa journée devant la télé. Il y a aussi son ex-mari qui trouve qu'elle ne le soutient pas suffisamment professionnellement, il est convaincu d'être un auteur de talent. Il y a sa meilleure amie, associée avec elle, et surtout le mari de celle-ci, avec qui Michèle couche depuis des années en secret. Il y a aussi le voisin. Et celui dont l'ombre plane sur tout le roman, son père qui a commis un crime abominable lorsqu'elle était enfant et qui est en prison.

Le roman s'ouvre sur un viol subi par Michèle, elle n'a pas vu son agresseur. Alors que n'importe quelle femme irait porter plainte, elle, non. Elle va ranger tranquillement le désordre laissé par la lutte, elle va prendre sa douche et continue sa vie. Forcément, à chaque homme croisé, elle va se demander si ce ne pourrait pas être lui. Jusqu'à ce qu'elle le trouve. Et au lieu de le dénoncer, elle va entrer avec lui dans un jeu sexuel des plus étonnants, lui ne pouvant obtenir de plaisir qu'au cours d'un viol, et elle va donc se plier à ses désirs... Pour le plaisir que ça lui procure aussi, pour le pouvoir que ça lui donne sur lui? On ne sais pas trop... Tout ceci tournera mal, évidemment, mais je vous laisse le découvrir.

Dans ce livre, on se questionne beaucoup sur le temps qui passe, l'âge, le sexe aussi, les relations mère-fille et mère-fils. Djian égratigne aussi au passage le monde de la culture aux égos surdimensionnés, ça, c'est assez drôle.

En résumé, un nouveau roman de Djian, c'est toujours une bonne nouvelle, mais celui-ci est un peu à part...

 

 

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Commentaires
C
ça m'a l'air un peu glauque, quand même, non ?
C
Je ne sais pas si je vais le lire, les avis sont effectivement partagés. Bises
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