Lorsqu'au détour d'une conversation, on dit son goût pour cette petite ville normande, on est un peu regardée de travers et vite taxée de superficialité. En Normandie, il n'est pas de bon ton d'aimer cet endroit, on lui préfère sa voisine Trouville plus discrète en apparence, et pourtant, je trouve un charme fou à cet endroit. Certes, Deauville, c'est le bling-bling assumé, à fond, à un point tel que ça en devient kitschissime. Deauville, c'est un peu une vieille dame trop embijoutée et trop maquillée dont on se moque un peu, mais à qui on demanderait bien de nous raconter sa vie, ses rencontres ou son extravagance passée.
Deauville, c'est aussi l'un des rares endroits où sur une plage, à l'abri des fameux parasols de toutes les couleurs, se cotoient en toute sérénité apparente filles aux seins nus, femmes voilées et familles juives traditionnalistes, où sur les planches marchent de concert, enfants de bonne famille en bermuda blanc et blazer sombre et gamins du 9-3 bardés de faux Vuitton.
J'en aime l'ambiance feutrée, la curieuse impression que cet endroit parait à l'écart des remous du monde extérieur. Il faut longer le front de mer, passer devant les folies, ces maisons incroyables quasiment toutes fermées de nos jours, tant elles paraissent un vrai gouffre à entretenir, beaucoup d'aillleurs paraissent abandonnées. Revenir par les planches, sur la plage, se la jouer Un homme et une femme l'espace d'un moment, et entendre en fond le chabadabada de la musique du film.
28° sur la plage, hier, et dire que certains préfèrent s'entasser sur la Côte d'Azur :-)