Une affaire conjugale, d'Eliette Abecassis
" La seule façon de connaître vraiment son conjoint, c'est le divorce"
Ce roman commence comme une histoire de désamour classique. Un couple marié depuis 8 ans, deux enfants, le quotidien, elle qui tient la famille à bout de bras, lui qui fait le beau et drague sur Internet, l'amour qui s'en va. Elle apprend que son mari la trompe dans sa propre maison, plus rien ne subsiste entre eux, et elle finit par demander le divorce, à bout.
J'avoue que j'ai failli ne pas aller plus loin que les premières pages, me disant que c'était du Madeleine Chapsal revisité. Pourtant, j'ai persisté. Et j'ai bien fait, j'ai rarement lu une aussi bonne analyse du divorce, de cette déstructuration de la personne qu'il peut entraîner. Roman autobiographique ou pas, je n'en sais rien, même si l'auteur emploie le "je" mais je pense que pour en parler aussi finement, il faut être passée par là. Tout est dit, sur les conséquences du divorce, pour soi mais sur les enfants, la famille, les amis. Cet autre qu'on finit par haïr, le cercle sans fin des avocats, notaires, médiateurs, comptables...
Forcément, ce livre a réveillé en moi quelques souvenirs, pas encore assez profondément enfouis pour qu'ils me laissent en paix, même si je n'ai pas connu la haine entre les conjoints dont il est question ici.
J'en retiens un passage, qui a trouvé une résonnance en moi:
Puis il y eut les amis. C'est là, je pense, dans le divorce, que l'on prend la mesure des amis et des proches. Les surprises sont grandes. Et les déceptions si amères qu'on ne s'en relève pas.
Peut-être juste un bémol, sur le personnage masculin, pervers narcissique, désagréable à l'extrême, trop peut-être? A ne pas lire cependant, si on est en pleine séparation...