Un roman français, de Frédéric Beigbeder
De Frédéric Beigbeder, je ne connaissais que les chroniques dans Voici (on ne peut pas lire que des trucs sérieux), et je n'étais pas emballée. Pas plus emballée d'ailleurs par les multiples interviews qu'il a donné à la sortie de ce livre. A le voir partout, je n'avais plus envie de lire son livre. Oui, je sais, je l'ai lu quand même, paradoxe, paradoxe.
Bon, le livre, qu'en dire. D'abord que c'est un livre à deux entrées. Une partie épouvantablement geignarde où Beigbeder se lamente de son sort, avoir été chopé par la police en flagrant délit de se faire une ligne de coke sur le capot d'une voiture. Comme si la notoriété devait mettre les gens célèbre au-dessus des lois, et lui assurer une totale impunité, ou du moins, un traitement de faveur. Cette partie est sans intérêt, franchement, il en devient même énervant de naïveté en étant certain d'échapper à une sanction. La seconde entrée, est une évocation de son enfance de petit garçon assez favorisé, entouré de parents divorcés mais aimants, et d'un frère qu'il jalouse tout en faisant tout en faisant son possible pour ne pas lui ressembler. Celui-ci reçoit la Légion d'Honneur le jour où lui est placé en garde à vue. Son enfance va se construire autour de ces deux axes, son amour pour sa mère et son père dont il ne comprend pas le divorce et l'admiration pour son frère, tout son contraire: catho, bon père de famille et PDG d'une grande boîte. Cette partie là est assez intéressante, malgré ses lamentations continuelles, avec des réflexions très justes sur la famille, j'aime beaucoup sa façon d'en parler, et des références aux années 70 qui m'ont rappelé pleins de souvenirs. Vous savez, l'époque du carré blanc en bas de l'écran de télé, les berlingots de lait concentré à la fraise et au chocolat, les jeans velours NewMan et les sous-pull en acrylique qui faisaient des étincelles quand on les ôtait (ça, Beigbeder il n'en parle pas, ce sont mes souvenirs persos mais je suis sûre que ça pourrait figurer dans le livre :-)), et aussi lorsqu'on crayonnait les pièces de monnaie pour en fabriquer des fausses pour jouer à la marchande.
Dans ce roman, il nous la joue un peu "pauvre petit garçon riche" , ce n'est pas sa faute s'il se drogue mais plutôt une sorte de fatalité familiale, un certain goût pour le malheur.
Trés nombriliste, quelque peu déprimant, c'est terrible mais je ne suis pas arrivé à le plaindre ni, pire encore, à compatir. C'est horrible, j'ai un coeur de pierre :-)) !
A noter tout de même son portrait au vitriol assez drôle du procureur de la République, Jean-Claude Marin (celui de l'affaire Clairstream) qu'il habille pour l'hiver.